Le clinch dans le combat en boxe Thaï

La boxe thaïe se distingue des autres sports de ring par la possibilité de combattre à distance rapprochée, en associant des phases de « prise » à l’échange de coups. C’est dans cette situation que le pratiquant d’autres disciplines pugilistiques se trouve le plus en difficulté face à un boxeur thaï, et ce pour une raison évidente. Le clinch, les prises et l’échange de coups de coude et de genou sont des techniques simples seulement en apparence, qui nécessitent un entrainement continu et une capacité qui ne s’improvise pas.

clinch

Dans un cours de muay thaï, le professeur consacrera une large part de la leçon à l’approfondissement et à la pratique du corps à corps. Il convient de souligner à nouveau que le clinch requiert également une dose de force physique notable, surtout au niveau des muscles du dos. La saisie à la nuque, par laquelle le boxeur tente d’incliner l’adversaire vers lui pour pouvoir le frapper avec les coudes et les genoux, constitue en effet le pivot du combat en clinch. Il existe différents types de prise au cou mais la plus classique, enseignée comme base de cette phase du combat, prévoit l’appui des avant-bras contre les clavicules de l’adversaire, de manière à contrôler son mouvement…

Contrôler l’adversaire

La pression exercée sur l’os permet un contrôle effectif, sans avoir besoin de fonder la stratégie exclusivement sur la force physique, comme le font les athlètes inexpérimentés qui cherchent à courber la tête de leur adversaire en s’accrochant à son cou. Il n’est pas rare de voir d’autres formes de saisie à la nuque, fruit de l’excitation et de la fougue du combat. La prise avec pression sur les clavicules demeure néanmoins la plus correcte. Pour acquérir la position la plus propice, les boxeurs engagent une sorte de duel qui consiste à placer ses bras à l’intérieur de ceux de l’adversaire.

L’Entrainement du clinch

L’entrainement au clinch ne doit jamais être réalisé « en force ». L’utilisation d’un sac de frappe est bien entendu inutile. Dans un premier temps, les athlètes essayeront à tour de rôle d’acquérir la « sensibilité » indispensable au contrôle de l’adversaire en effectuant l’exercice typique illustré ci-après.

L’exercice typique de l’entrainement au clinch

Il permet au partenaire d’attraper notre clavicule d’une seule main et de nous déplacer le long du terrain de combat par la pression de l’avant-bras. Il ne faut pas opposer la moindre résistance, mais accompagner le mouvement de son partenaire en attendant d’accomplir l’exercice à son tour. Une fois qu’on s’est familiarisé avec le contrôle d’une seule main, on peut faire l’exercice avec les deux mains. On se mesure ainsi à son partenaire en tentant de percer sa garde et sans porter aucun coup. Toute cette phase doit se dérouler en souplesse.

Travail du mouvement

Il n’est pas question de s’imposer par la force, car cette attitude réduirait l’entrainement à une épreuve de « bras de fer » qui, au lieu d’améliorer l’habileté technique, se solderait par de douloureux étirements des muscles du cou. Quand les athlètes se sont suffisamment familiarisés avec le contact et le contrôle en clinch, ils montent sur le ring pour ajouter l’emploi des genoux aux prises. Le partenaire se contentera au départ d’encaisser les coups, en opposant ses avant-bras ou ses genoux pour pouvoir bloquer l’adversaire.

Le clinch sur le ring

L’exercice débouchera ensuite sur un véritable combat libre où les athlètes se frapperont à leur gré. Même dans les camps thaïlandais les plus rudes, cette phase de l’entrainement se pratique avec une extrême souplesse, en appuyant simplement le coup. Comme nous l’avons dit, les genoux sont des armes assez dures pour être efficaces sans préparation particulière. Prudence et contrôle du coup s’imposent à plus forte raison pendant l’entrainement, où il s’avère plus important de développer la fluidité des mouvements.

S’aider des bords du ring

Effectué suivant ces règles, l’apprentissage du clinch peut se prolonger dans le temps en permettant d’accroitre sa résistance et d’améliorer sa technique, au profit de la compétition où la puissance entrera alors elle aussi en jeu. Notons que la majeure partie des phases à distance rapprochée se déroulent dans les cordes. Le professeur veillera donc à exercer ses élèves dans des conditions réalistes, en les aidant à prendre conscience des avantages offerts par le bord de l’aire de combat. Durant ces échanges, il est important de se rendre compte que l’espace exigu dans lequel on évolue, les cordes elles-mêmes, peuvent devenir de précieux alliés.

Bloquer les mouvements de l’adversaire

Plutôt que de parer les coups de genou et de coude, il conviendra de se donner la possibilité de bloquer le mouvement de l’agresseur en plaçant ses avant-bras et ses jambes de manière à l’empêcher d’armer ses coups, ce qui revient à le priver de l’espace nécessaire pour déployer sa puissance.