Le rôle des grands-parents dans l’éducation des enfants

Les pédiatres voient beaucoup de grand-mères accompagner leurs petits-enfants en consultation. Le Dr Brazelton pourrait demander aux pédiatres : Rencontrez-vous des grands-parents ? Et ils pourraient lui répondre qu’ils en rencontrent souvent, il leurs dirait Vous en avez de la chance… Je n’en vois jamais.

grands-parents

Il est vrai qu’aux États-Unis, les familles sont séparées par les longues distances, et le mode de vie américain n’accorde qu’une petite place aux grands-parents dans la vie de l’enfant.

La France est un pays de grands-parents

En mars 1991, un sondage commandé par le Journal des psychologues révélait qu’en 1960 on comptait en France 5 % d’enfants dont tous les grands-parents étaient vivants à la naissance, alors qu’en 1985 ce chiffre était passé à 41 %. La longévité augmente d’un an tous les cinq ans. Dans cette même enquête, on constatait que dans trois familles sur quatre, trois générations, grands-parents, parents et enfants, coexistaient. D’autre part, compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie et du nombre élevé de familles éclatées, les enfants se retrouvent parfois avec six ou huit grands-parents.

Ils sont donc très présents dans la vie d’un petit Français. Un grand nombre de petits de 1 à 3 ans sont gardés par les grands-parents, pendant les vacances certes, mais aussi toute l’année. Les difficultés à trouver un mode de garde ne sont pas seules en cause… La préretraite permet à de jeunes grands-parents de 55-60 ans de s’occuper de leurs petits-enfants alors que leur vie professionnelle leur avait laissé peu de temps consacrer à leurs propres enfants.

Les maternités précoces

D’autres se retrouvent presque une seconde fois parents si, par exemple, leur fille est mère célibataire ou divorcée très jeune. Dans ce cas, le grand-père joue un rôle important, très structurant auprès de l’enfant qui voit peu, ou pas du tout, son propre père. Les grands-parents sont en général plus sereins et plus compréhensifs que lorsqu’ils étaient eux-mêmes parents. Leur apport affectif est d’autant plus enrichissant que leur responsabilité directe est moindre. À cela s’ajoutent évidemment leur expérience de l’enfance et leur patience qui rend plus simple la vie quotidienne, puisque les parents sont souvent perfectionnistes et surprotecteurs avec leurs propres enfants.

Les grands-parents ont le temps d’accompagner les ainés aux jeux de plein air en pilotant la poussette du petit dernier. Les relations psycho-affectives qui se nouent quotidiennement entre les enfants et les grands-parents sont importantes pour le devenir de l’enfant. À condition que, sur le plan éducatif, les grands-parents ne se substituent pas aux parents, ne s’arrogent pas un rôle prédominant dans l’éducation de l’enfant. Sinon il pourrait s’ensuivre des tensions qui pénalisent l’enfant. Vous savez, lorsque l’on observe un enfant à problèmes, on retrouve souvent en lui des conflits de l’enfance de sa mère ou même de l’un de ses grands-parents.